L’airflow est une pièce mécanique figée ou réglable permettant d’augmenter ou de réduire le débit d’air dans une cigarette électronique. Apparu quelque temps après les premières générations de vapoteuse (les fameuses vape pen notamment), l’airflow joue un rôle très important dans la personnalisation d’une vapeur en impactant sur la densité, la forme, et les sensations (hit et saveurs) de cette dernière.
Cette pièce désigne notamment le réglage du « flux d’air » qui rentre dans la chambre de vaporisation d’un clearomiseur. Au fur et à mesure de l’évolution des modèles de cigarettes électroniques, son rôle s’est avéré primordial en passant de la simple mission de simplification d’une transition (d’un fumeur-vapoteur notamment) jusqu’à devenir une pièce maîtresse pour le divertissement des professionnels de la vape (Oui ! certains vapoteurs expérimentés concourent à des compétitions de cloud-chasing où airflow et sub-ohm sont les maîtres-mots).
Sur le plan mécanique, la conception et l’exploitation du flux d’air connaît aujourd’hui une multitude d’écoles à l’instar des « bottom airflow » ou « top airflow ». En l’occurrence, chaque concept propose une expérience spécifique qui ne manque pas d’animer les débats dans la communauté des vapoteurs et le marché de la cigarette électronique dans son ensemble.
Aujourd’hui, les enjeux de l’airflow sont énormes et tout vapoteur en quête d’expérience avancée dans l’univers du nuage se doit d’appréhender ses caractéristiques, et bien évidemment ses différents réglages. Dans cet article, nous survolerons tous les aspects de cette mécanique devenue incontournable, depuis sa définition jusqu’à son paramétrage selon les types de vapoteurs, les types de rendus escomptés ainsi que les types de matériel utilisé.
Définition de l’airflow
L’airflow est une pièce embarquée dans la majorité des clearomiseurs modernes. Il introduit un système de réglage de l’entrée d’air dans l’atomiseur en vue d’apporter plus ou moins de densité, de chaleur et de saveur à la vapeur qui sera acheminée vers le drip-tip.
La forme de l’airflow est généralement ronde, sous forme de bague rotative. Il est composé d’une surface externe abritant une fenêtre principale et d’une surface interne qui abrite une ou plusieurs perforations connectées à la chambre de chauffe.
Sa mécanique est simple : lorsque la bague extérieure tourne (de gauche à droite), elle obstrue ou libère l’accès aux trous et détermine par conséquent le débit d’air qui traverse l’atomiseur. Suivant le modèle du clearomiseur, ce schéma peut varier. Aussi, certains flux d’air sont cachés derrière la coque par souci d’esthétique tandis que d’autres sont apparents avec des perforations énormes.
Cas d’utilisation de l’airflow
Comme mentionnée en amont, la quasi-totalité des flux d’air se retrouve sur les clearomiseurs en raison de leur fabrication indépendante des autres pièces de la cigarette électronique et leur compatibilité avec une pléthore de box (via les connectiques 510). Ceci étant, une petite minorité de pods et de kits starters abrite également des airflow en leur sein afin d’offrir un minimum de réglage sur le rendu.
Généralement l’airflow est sollicité pour permettre au vapoteur d’apporter une personnalisation à sa vape avec ou sans l’aide de l’électronique. En l’occurrence, un simple kit AIO (All in one) préconfiguré (pas de mode de sortie ni résistance interchangeable) pourrait varier saveurs et sensations à travers l’ouverture ou la fermeture du débit d’air.
Sur les kits avancés, le rôle du flux d’air est décuplé par l’assistance de l’électronique. Dans la pratique, les grosses puissances (plus de 80W) sont habituellement accompagnées de résistances permissives (sub-ohm) qui requièrent une inhalation directe pour s’exprimer correctement. En ce sens, la capacité d’ouvrir toutes les vannes d’aération permettra au vapoteur d’obtenir ce résultat. Si dernier cherche à balancer le rendu pour accentuer une saveur particulière et un hit, c’est encore l’airflow qui se chargera de cette mission.
Types d’airflow
L’importance grandissante du flux d’air dans la vape a incité les concepteurs de pièces pour e-cig à développer de nouvelles idées visant à augmenter l’efficacité de la mécanique, mais aussi pour optimiser l’ergonomie des clearomiseurs.
Effectivement, l’airflow a été banni chez certaines séries de clearomiseurs en raison des fuites et des altérations que celles-ci causent aux matériels. L’expérience rapporte notamment une pléthore de cas de fuite de liquide depuis l’atomiseur vers l’airflow lors d’une utilisation sévère de l’appareil. La raison en est que la plupart des airflow sont placés en bas des réservoirs tandis que leurs trous sont alignés au montage de résistance. Une mauvaise étanchéité du tank est donc à l’origine de ces maux.
Plus récemment, d’autres concepts à l’instar du « top airflow » suggèrent un système de réglage de débit placé en hauteur. La mécanique se présente comme une bague rotative installée sur le réservoir au niveau du top cap. Un système de cheminement de l’air vers le bas pour traverser la chambre de chauffe pour remonter vers le drip-tip est ainsi avancé. À partir de là, les fuites ne constituent plus un dilemme pour le vapoteur. Notons cependant que le top airflow reste un sujet de débat chez les puristes de la saveur qui l’accusent d’offrir des rendus moins authentiques qu’un bottom airflow. Entre ergonomie et efficacité, quelle école remportera la victoire ? le débat reste ouvert.
Enfin, il existe des types d’airflow non réglable sur certains modèles de kits starters. Ceux-ci sont préparés pour un style de vape particulier et un tirage spécifique. Cela empêche notamment le vapoteur de malmener le produit qui pourrait gâcher son expérience.
Les différents réglages d’airflow
Qu’ils soient apparents, cachés, placés en hauteur ou en bas du réservoir, les flux d’air n’ont qu’un seul et unique objectif, réglementer le débit d’air dans la chambre de chauffe.
Le principe est assez simple :
- Plus une grande quantité d’air entre dans la pièce, plus la vapeur sera aérienne, légère et froide.
- Si la quantité d’air est restreinte, la vapeur sera serrée et chaude.
En ce qui concerne les réglages, chaque constructeur a une approche différente pour optimiser le rendu. Ainsi, certains airflow proposent une seule et unique perforation de la taille de la fenêtre extérieure tandis que d’autres avancent une multitude de trous. Ici encore, une sous-catégorisation est à souligner étant donné que des modèles avancés de clearomiseurs disposent de trous de différentes tailles pour obtenir une plus grande précision.
Comment régler l’airflow ?
A partir des différents systèmes énumérés en haut, il est donc possible de jouer avec le réglage de l’airflow pour jouir d’une vape hautement personnalisée selon le type d’inhalation recherché, le type de matériel utilisé et le type de liquide vaporisé.
- Réglage pour une inhalation directe (DL) ou indirecte (MTL)
L’inhalation directe ou DL (de l’anglais Direct Lung) est une technique d’absorption de la vapeur consistant à diriger la vapeur directement dans les poumons. Il est sollicité lorsque la cigarette électronique produit beaucoup de vapeur.
Pour obtenir ce résultat, il suffira d’ajuster la bague de réglage de l’airflow sur une position ouverte pour laisser passer beaucoup d’air dans la chambre de chauffe.
L’inhalation indirecte ou MTL (de l’anglais Mouth to Lung) est une technique opposée au DL. Elle consiste à saccader le flux d’air en aspirant la vapeur dans la bouche dans un premier temps et de l’inhaler dans les poumons dans un second temps. On utilise le MTL lorsque la cigarette électronique propose un faible débit de vapeur.
Pour obtenir ce résultat, il faut « serrer » la vape en obstruant tous les trous via la bague de réglage de l’airflow. Ici, l’aspiration sera plus difficile, raison pour laquelle il faut séparer le processus d’inhalation.
Il faut savoir que certains clearomiseurs proposent des matériels prédestinés à un seul type d’inhalation (spécial MTL comme le VM Tank 22 de Vaporesso ou DL comme le Zeus sub-ohm tank). Dans ce cas, le type d’inhalation sera figé à une seule option, cependant l’airflow jouera un rôle plus important dans la précision des saveurs. Certains constructeurs parlent également de DL restreint, à savoir des produits qui sont conçus pour le DL mais qui offrent des prestations moins spectaculaires en termes de création de saveurs.
- Réglage suivant la valeur de la puissance et de la résistance
Depuis quelques années, la tendance du marché des cigarettes électroniques s’est inclinée vers les appareils ultra-performants offrant des puissances allant jusqu’à 200 W et des résistances ultra-basses descendant à moins de 0,2 ohm. Cette tendance est notamment motivée par un besoin grandissant de créer plus de vapeur et obtenir plus de sensation de la part des vapoteurs avancés.
Dans cette perspective, les box et les clearomiseurs se sont adaptés pour combler ce besoin en avançant des réglages profonds sur le chipset, la résistance et l’airlflow.
A titre de rappel, soulignons que la création de la vapeur et la vitesse de vaporisation d’un e-liquide dépendent en grande partie de la puissance et de la résistance. La loi d’ohm dont la formule est U (Potentiel) = R (résistance)* I(intensité) résume cette relation. En termes simples, l’équation indique qu’une forte valeur (en ohm) de la résistance réduit considérablement la puissance de sortie. Dans le cas d’un kit starter qui présente 50W de puissance et une résistance de 1,2ohm, on devrait donc s’attendre à une faible production de vapeur. Dans le cas d’une box électronique de 200W avec un montage de 0,3 ohm par contre, la vitesse et la puissance de chauffe sont énormes, introduisant une production de vapeur exceptionnelle.
A son tour, le réglage de l’airflow tentera d’apporter une personnalisation du rendu suivant le débit d’air. Lorsque le matériel dispose d’une faible puissance et une résistance haute, le serrage de l’airflow empêchera la vapeur et la saveur de s’éparpiller. Ainsi, la majeure partie des kits sans réglages d’airflow embarquent systématiquement une faible puissance. Pour les box performantes accompagnées de résistances en sub-ohm, l’ouverture de l’airflow se fera en fonction du dosage de la puissance (nombre de watts). Attention cependant à surveiller le comportement de la résistance, car une quasi-fermeture de l’airflow engendre systématiquement une production de chaleur intense dans la chambre. Un mauvais calibrage de puissance-airflow entraîne notamment les phénomènes de dry-hit ou de brûlure de la mèche.
- Réglage suivant le type de e-liquide
Ce sont les composantes des e-liquides qui créent les sensations et les saveurs d’une vapeur. Ces solutions traduisent par conséquent les envies des vapoteurs de sorte à prioriser le goût, l’odeur, le hit (sensation de picotement dans la gorge) et dans une large mesure l’esthétique de la vapeur à travers un dosage précis.
En l’occurrence, un e-liquide riche en Glycérine végétale (VG) accentue le hit et la densification de la vapeur tandis qu’une formule riche en Propylène glycol (PG) réduit la production de vapeur pour mettre en lumière les goûts et les sensations. Il en est de même pour les arômes (mono/multi-arômes) et la nicotine qui accentue le hit.
Dans une optique de personnalisation, l’airflow participe également au paramétrage des rendus suivant le débit d’air introduit dans la chambre de chauffe.
En présence d’un ratio PG/VG déséquilibré en faveur du propylène glycol, un tirage serré via la fermeture des fentes est ainsi conseillé. Il en est de même pour les e-liquides riches en arômes. Notons qu’un tirage aérien incite le vapoteur à effectuer une inhalation directe, ce qui pourrait nuire à la perception des sapidités.
Lorsque l’e-liquide est plutôt incliné vers la glycérine végétale, il s’en suit une grosse production de vapeur. Cela ne peut s’effectuer qu’à partir d’un réglage ouvert d’airflow. Ici, ce sont les sensations et le hit qui seront priorisés aux dépens du goût et de la saveur.
Résumé
L’airflow est quasi-incontournable pour les vapoteurs modernes. Son impact sur la personnalisation de la densité de la vapeur ainsi que les goûts et les sensations a fait de lui un réglage primordial dans la recherche du rendu parfait.
Quel que soit votre style de vapotage (DL ou MTL), la configuration de votre matériel (avec une sortie puissance performante et une résistance sub-ohm ou simple kit starter doté d’un réglage d’airflow), vous pourrez désormais modeler votre vape suivant vos goûts et envies. N’hésitez pas à suivre les conseils énoncés en amont pour trouver enfin votre vapeur rêvée.