L’inhalation directe et indirecte tirée des termes anglais « Mouth to Lung (MTL) / Direct Lung (DL) » sont deux techniques distinctes d’aspiration de la vapeur issue d’une cigarette électronique ayant pour objectif de créer des effets et des sensations spécifiques. Bien connues des vapoteurs expérimentés, ces notions servent notamment à exploiter les différentes richesses d’une vapeur pour faire ressortir et accentuer la saveur d’un arôme, le hit (la sensation de picotement dans la gorge) ou tout simplement pour créer plus ou moins de cloud (nuage). Si vous êtes récemment entré dans l’univers de la vape, cet article qui parle du MTL et du DL vous permettra notamment de cerner les bases des techniques d’inhalation et de personnaliser votre cigarette électronique et vos e-liquides en faveur de vos attentes côté rendu et sensation.
Connaître les techniques d’inhalation, quel intérêt ?
Dans sa définition générale, l’inhalation se réfère à la manière d’absorber une substance par les voies respiratoires, à savoir le nez et la bouche. Transposé dans l’univers du vapotage, il indique donc la méthode d’absorption de la vapeur depuis la bouche afin de tirer profit du contenu aromatique d’un e-liquide.
A bien des égards, cette notion qui semble futile (puisqu’il s’agit notamment d’un geste naturel que « tout le monde » sait faire apparemment) est primordiale pour un vapoteur en cours de découverte de la cigarette électronique. La raison ? L’adoption d’une technique recèle de grands enjeux comme la perception d’une saveur ou d’une sensation particulière. Vous l’aurez compris, l’inhalation directe ou indirecte est utilisée dans des circonstances précises lorsqu’on cherche à mettre en valeur le goût d’un e-liquide, sa profondeur, son agressivité et tous les petits détails qui font de la vape un monde de divertissement sans fin par rapport à la cigarette traditionnelle.
Par ailleurs, les générations de cigarettes électroniques modernes ont tendance à se spécialiser pour des types de vapeurs adaptées à l’inhalation directe ou l’inhalation indirecte (voire les deux). Et il en est de même pour les e-liquides, qui ont vocation à créer beaucoup de vapeur ou plus de goût imposant une adaptation du vapoteur aux deux procédés. Aussi, il est préférable qu’un vapoteur qui envisage d’explorer les fins fonds de cet univers connaisse les différentes techniques.
Dans le cas d’un vapoteur débutant, la maîtrise des différentes méthodes d’inhalation constitue notamment un atout de taille dans le sens où il peut profiter de tous les types de e-liquides et de leurs spécificités pour réussir une transition. Il en est de même pour le vapoteur expérimenté, qui pourra s’amuser avec ses connaissances pour découvrir de nouvelles facettes de la vape.
Les différents types d’inhalation
Deux grandes techniques d’inhalation sont pratiquées dans l’univers de la vape aujourd’hui, à savoir le MTL et le DL. Contrairement ce que beaucoup de vapoteurs pensent, ces dernières ne se relayent pas. Aussi, l’inhalation directe n’est pas « meilleure » et ne constitue pas une meilleure technique que l’inhalation indirecte. Il s’agit tout simplement de procédés différents utilisés devant un matériel ou un e-liquide donné en vue de tirer le maximum de saveurs, de goûts, de sensation et de nuage. Voyons cela de plus près.
- L’inhalation indirecte ou MTL
Comme son nom l’indique le MTL « Bouche à poumons ou Mouth to lung » désigne la méthode d’absorption de la vapeur depuis le drip-tip vers la bouche, puis vers les poumons.
Cette technique est généralement adoptée par les débutants de la vape étant donné que sa mécanique ressemble à celle de la cigarette traditionnelle. Par ailleurs, le MTL est tout aussi privilégié par les vapoteurs expérimentés face à des vapeurs serrées. En d’autres termes, il s’impose lorsqu’on cherche à aspirer et à accumuler une densité suffisante de vapeur dans la bouche avant de l’envoyer dans les poumons.
Comment la pratiquer ?
La méthode MTL suppose un transit « indirect » de la vapeur depuis le matériel vers les poumons. Pour comprendre le geste, imaginez donc que vous faites face à un verre d’eau. Lorsque vous vous apprêtez à le boire, il faudra tout d’abord verser le contenu dans la bouche, d’arrêter l’approvisionnement depuis le verre, et commencer à ingurgiter.
Ce sera la même chose avec la vapeur. Pour commencer, il faut tirer l’aérosol depuis la cigarette électronique jusqu’à obtenir une densité suffisante dans la bouche, d’arrêter l’approvisionnement, et passer la vapeur vers les poumons.
Qu’est-ce que ça rapporte ?
L’inhalation indirecte est un geste naturel qui mettra à l’aise tous les nouveaux vapoteurs et spécialement ceux qui sont passés de la cigarette traditionnelle à l’e-cig. Dans cette perspective, le MTL est la méthode désignée pour réussir une transition simple et efficace (sans que le vapoteur ait besoin d’apprendre de nouveaux gestes).
Outre la facilité du geste, le MTL rapporte également des avantages techniques au niveau du rendu et des sensations. Pour faire simple, l’inhalation indirecte permet à l’utilisateur d’accentuer la perception des saveurs des e-liquides, et ce, pour la simple et unique raison que la vapeur sera concentrée quelques secondes dans la bouche avant de transiter dans les poumons.
Si vous êtes amené à vapoter un e-liquide multi-arômes avec des ingrédients complexes, l’usage du MTL est ainsi conseillé. Ceci étant, veillez à ce que votre matériel soit également compatible avec la technique (Voir quel setup utiliser pour quelle inhalation plus bas).
- L’inhalation directe ou DL
La méthode DL ou inhalation directe suppose un transit ininterrompu de la vapeur depuis l’embout buccal vers les poumons d’où l’appellation « Direct to lung ». Cela requiert notamment une adaptation des réflexes, mais s’avèrera simple après quelques exercices. La technique sera utilisée lorsqu’on fait face à une vapeur dense et un matériel puissant par conséquent. Il est conseillé aux utilisateurs de box électroniques avec des modes de sortie performants (Wattage élevé, Bypass, etc.), des drip tip à gros diamètres et des e-liquides riches en VG (voir quel setup utiliser pour quelle inhalation plus bas).
Comment la pratiquer ?
La mécanique du DL s’apparente à la méthode de respiration naturelle. Pour s’habituer, essayez donc de faire des exercices sans cigarette électronique, en tentant de respirer par la bouche en réduisant sensiblement le débit d’air. Pour ce faire, resserrez vos lèvres jusqu’à laisser un petit trou entre-ouvert et commencez à inspirer durant deux ou trois secondes avant d’arrêter. Par la suite, expirez normalement sans brusquer votre geste.
Lorsque vous avez trouvé le rythme d’inhalation directe qui vous convient, appliquez-le à votre cigarette électronique au moment de lancer la chauffe du e-liquide. Mettez vos lèvres sur le drip-tip, appuyez sur le switch puis respirez la vapeur de façon naturelle, ça y est ! Vous savez désormais pratiquer le DL !
Qu’est-ce que ça rapporte ?
Comme annoncé en amont, chaque technique d’inhalation recèle des avantages en termes de sensation et de rendu.
En pratiquant l’inhalation indirecte, l’avantage sera d’abord esthétique, puisqu’il permet d’accumuler beaucoup plus de vapeur dans les poumons et créer de beaux nuages à la sortie. Pour les amoureux de grosses vapeurs, il faut savoir que des compétitions dites « cloud-chasing » ou chasse aux nuages sont organisées partout dans le monde… aussi, une maîtrise totale du DL est requise pour y participer.
En outre, l’inhalation directe est tout aussi importante pour tirer des profits d’ordre technique. En l’occurrence, le recours à cette méthode permet en amont de recueillir beaucoup de vapeur et dans une large mesure beaucoup de saveur et de hit (sensation de picotement dans la gorge). Pour les vapoteurs-fumeurs nécessitant une libération rapide de la nicotine, le DL peut constituer une technique efficace par conséquent.
Quel setup utiliser pour quelle inhalation
Dorénavant, les deux techniques d’inhalation de la vapeur et leur importance dans l’exploitation des rendus n’ont plus aucun secret pour vous ! Ceci étant, le MTL et le DL ne sont pas applicables à tous les types de cigarettes électroniques et toutes les catégories d’e-liquides.
Dans la pratique, les constructeurs de cigarettes électroniques configurent les pièces et éléments du matériel pour exploiter une inhalation particulière. A titre d’exemple, un kit starter doté d’une batterie de 1000 mAh avec une puissance de sortie régulée à 30W et une résistance de 1,2 ohm ne peut faire l’objet d’un DL. Parallèlement, une box mécanique réglée à une puissance de sortie de plus 200W avec un gros embout buccal ne peut être utilisé en MTL au risque d’étouffer le vapoteur.
D’autre part, certains e-liquides sont concoctés pour faire plus ou moins de vapeur, de hit et faire ressortir plus de saveur que d’autres, incitant le vapoteur à choisir un MTL ou un DL.
En somme, une pléthore de facteurs est à considérer avant de choisir une inhalation directe ou indirecte. Pour vous faciliter la tâche, voici un petit résumé de ces paramètres
- Le facteur puissance
Une cigarette électronique est généralement composée d’un circuit électronique interne reliant une batterie (ou accumulateur) et une résistance. C’est cette dernière qui s’occupe de la vaporisation du e-liquide lorsque le circuit est fermé.
Vous l’aurez compris, la chauffe d’une résistance dépend en grande partie de la puissance électrique générée par la batterie. Dans la pratique, les box dites électroniques dotées de puces (ou chipset) peuvent varier cette puissance tandis que les box mécaniques génèrent une puissance constante.
Pour faire le lien avec la technique d’inhalation, il faut savoir que plus une puissance de sortie est élevée, plus la vitesse de chauffe est élevée, ce qui génère beaucoup de vapeur et impose finalement une inhalation directe (DL).
- La résistance
Tous les vapoteurs connaissent la résistance en tant que « pièce » mais une poignée d’utilisateurs seulement la connaît en tant que « variable électronique ». Eh oui ! La résistance est à la fois l’élément qu’on remplace le plus souvent dans une cigarette électronique et la pièce qui fait obstacle au flux d’électricité entre les bornes positives et négatives de la batterie.
Sa mission consiste donc à s’opposer au flux (d’où son nom résistance) pour régler la force de chauffe, et ce, malgré la puissance de la batterie. En somme, il ne suffit pas qu’une cigarette électronique affiche beaucoup de W pour faire beaucoup de vapeur, il faut également que sa résistance soit basse. Cette liaison est résumée dans la loi d’ohm U=RxI !
Dans le marché actuel, nous retrouvons par conséquent des résistances dédiées aux grosses débauches de vapeurs sous le nom de « sub-ohm ». Leur valeur de résistivité est inférieure à 1 ohm, ce qui laisse entendre une grande ouverture au passage du courant et à la création de gros nuages. Lorsqu’une résistance est faible alors que la puissance est élevée, préférez donc une inhalation directe et vice versa.
- L’airflow et le drip-tip
L’airflow et le drip-tip sont deux éléments décisifs de la qualité de la vapeur. Situés sur le clearomiseur, ils servent notamment à agrandir ou à réduire le débit d’air qui entre et ressort de la cigarette électronique et agit directement sur la méthode d’inhalation.
D’une part, l’airflow est le mécanisme qui réglemente le volume d’air aspiré dans la chambre d’atomisation. Il peut être figé ou réglable (suivant les modèles) pour varier les rendus et les sensations. Lorsqu’il est ouvert, il laisse beaucoup d’air rentrer et optimise la création de vapeur aux dépens de la concentration des saveurs et vice versa.
D’autre part, le drip-tip (ou embout buccal) est la pièce qui réglemente la sortie de la vapeur depuis la chambre de chauffe vers la bouche. Sa forme et sa matière permettent ainsi de réguler la densité de la vape. En général, les drip-tip destinés aux DL sont évasés et courts tandis que les embouts pour MTL sont fins et longs.
Enfin, notons que certains clearomiseurs prévoient les deux types d’inhalation à la fois. Ces matériaux dits « hybrides » exploitent le MTL et le DL via des réglages d’airflow et de drip-tip avancés. Dans d’autres cas, les clearomiseurs qualifiés de « DL restrictifs » sont proposés pour les vapoteurs avides de nuages denses, mais pas à hauteur des clearomiseurs, avec des résistances en sub-ohm.
- Les e-liquides
Les e-liquides constituent également un facteur de choix du mode d’inhalation. Ces compositions sont préparées sur la base de substances variées comme le PG/VG, d’arômes et d’additifs tels que la nicotine.
Il faut savoir que certains ingrédients sont plus visqueux que d’autres et optimisent ainsi la création de la vapeur. Dans un premier temps, le ratio PG/VG qu’on peut traduire par le rapport saveur/vapeur définira votre type d’inhalation. L’inclinaison du e-liquide vers le PG incitera donc le vapoteur à exécuter une inhalation indirecte (MTL) tandis que la richesse en VG appelle à l’application du DL.